La catastrophe de Fukushima a suscité une prise de conscience mondiale des risques associés aux activités nucléaires civiles. La production d’électricité nucléaire, quelle que soit l’opinion que l’on peut avoir sur sa place dans les mix énergétiques nationaux, est une activité technologique qui nécessite un très haut niveau de sûreté. Garantir cette sûreté implique des conditions – financières, techniques, sociales, politiques et juridiques- extrêmement exigeantes, qui peuvent être perturbées à tout moment.
Ces conditions ne peuvent exister que si la société civile peut prendre part aux processus de gouvernance des activités nucléaires. Cette vigilance citoyenne est requise non seulement aux niveaux local et national mais également au niveau européen où les régulateurs, les opérateurs et les experts coopèrent de plus en plus.
Nuclear Transparency Watch s’intéresse et contribue à tous les domaines de la sûreté nucléaire pour apporter une contre-expertise indispensable: sous-traitance, l’allongement de la durée d’activité des centrales, déchets radioactifs… Son premier axe de travail concerne la gestion de crise nucléaire et la gestion post-accidentelle. Suite à la mise en place d’un groupe de travail ad hoc, un rapport sur le sujet sera publié fin 2014, afin d’évaluer les différentes solutions existantes et le niveau de préparation en Europe. Un cluster NTW travaillera également sur la problématique de gestion des déchets radioactifs. Enfin, un axe concernant le vieillissement des centrales et leur extension de vie est en cours d’élaboration.
Historique
Faisant suite à l’ Appel NTW d’Eurodéputés de différentes tendances politiques, un réseau européen d’associations s’est mobilisé pour créer « Nuclear Transparency Watch » (NTW). Jeudi 7 Novembre 2013 a eu lieu l’Assemblée Générale constitutive de NTW, le réseau européen de vigilance sur la sûreté nucléaire, qui a mené à l’élection d’un Bureau présidé par la députée européenne Michèle RIVASI (Les Verts/ALE).
Constituer un réseau pour mobiliser la société civile au niveau européen faisait également écho à un processus entamé en France en 2008. L’ANCCLI (Association Nationale des Comités et Commissions Locales d’Information) avait alors décidé d’initier le processus Aarhus Convention for Nuclear (ACN), notamment avec le soutien de la Commission européenne. Il s’agissait d’appliquer la Convention d’Aarhus sur l’accès à l’information, la participation du public au processus décisionnel et l’accès à la justice en matière d’environnement au secteur du nucléaire.
Aujourd’hui, tous les acteurs associatifs ayant participé au processus ACN font partie de NTW, qui regroupe aussi des associations agissant hors de l’Union Européenne, par exemple en Ukraine.
Le réseau d’associations de NTW s’appuie également sur la Convention d’Espoo afin d’interpeller les Etats et les institutions européennes sur les impacts environnementaux transfrontaliers des activités nucléaires.