Nuclear Transparency Watch (NTW) a pris note du projet de plan d’urgence nucléaire et radiologique pour le territoire belge, présenté le 10 janvier 2017 au sein du sous-comité sur la sûreté nucléaire du Parlement fédéral belge. NTW a rédigé un document de position sur ce nouveau plan. L’observation principale est le manque de participation et de consultation du public lors de l’élaboration de ce nouveau plan d’urgence. De plus, il ne permettra pas de faire face à un accident nucléaire grave.
NTW note des évolutions positives, comme un début de réflexion sur la phase post-accidentelle qui suivra l’urgence, mais regrette l’absence de participation du public à l’actualisation du nouveau plan d’urgence. L’efficacité d’un plan d’urgence nucléaire en période de crise radiologique dépend en grande partie de sa crédibilité auprès du public et de l’appui de la société civile. La crédibilité et le soutien ne peuvent être assurés que si tous les citoyens concernés ont été impliqués à l’avance, dans le cadre d’un vaste processus de consultation et dans des exercices d’urgence à grande échelle.
Ce plan manque de cohérence. En théorie, le plan prétend être une réponse à une contamination radiologique couvrant l’ensemble du territoire du pays. Mais la zone de planification d’urgence pour l’évacuation est limitée à 10 km et la pré-distribution des comprimés d’iode est limitée à 20 km (comme dans l’ancien plan). En ne prolongeant pas la zone d’évacuation à 20 km (comme conseillé par le Conseil Supérieur de la Santé), le plan d’urgence évite la préparation à l’évacuation de la ville d’Anvers (= ½ million d’habitants), ce qui représenterait une préparation coûteuse et complexe. En outre, ce plan ne tient pas compte de la forte densité de population autour de ses centrales nucléaires, qui est dix fois plus dense qu’à Fuskushima. En plus des 7 réacteurs belges, les 13 réacteurs commerciaux proches des frontières belges (6 à Gravelines, 2 à Chooz, 4 à Cattenom et 1 à Borssele) ne sont pas suffisamment abordés.
NTW a rédigé un document de position sur ce nouveau plan EP&R belge. Selon Nadja Zeleznik, Présidente de Nuclear Transparency Watch: «La principale recommandation de NTW est que, avant la finalisation du nouveau plan EP&R, un large processus de consultation soit mis en place avec le plus important intervenant : la société civile. NTW approuve la vision du Conseil supérieur de la santé belge[1] et nous recommandons que son avis serve de base au nouveau plan EP&R ».
Le document de position: disponible ici